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Florian Freyssenet
11 Jan 2022

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Vous êtes CGP / Family Office : cette Série B de 25 M€ n’est pas un simple « tour de plus » — c’est un signal stratégique sur l’industrialisation du conseil patrimonial et la bascule vers une révolution banque privée centrée produit+distribution.

Finary peut-elle incarner la « révolution banque privée » en France ?

Le fait majeur est le tour de 25 M€ mené par PayPal Ventures, avec LocalGlobe, Hedosophia, Shapers, Y Combinator et Speedinvest, et des anges dont Axel Weber (ex-Buba, ex-président d’UBS) et Harsh Sinha (CTO de Wise). Ce mix d’investisseurs « rails de paiement + scale B2C + crédibilité wealth » valide la thèse d’un modèle hybride (plateforme grand public → offre de gestion privée) et crédibilise une ambition européenne. Finary revendique > 600 000 utilisateurs et une rentabilité depuis 2024 — rareté utile quand la distribution coûte cher. Ces éléments, cumulés, posent les fondations d’un acteur « banque privée nativement produit ».

Pourquoi ce tour change l’économie de la distribution CGP ?

L’implication immédiate, c’est l’exigence de passer d’un marketing de contenu à une force commerciale outillée, pour tenir une cible interne évoquée dans l’écosystème (encours multi-milliards à horizon 36 mois). La traction B2C doit se convertir en pipeline qualifié (affinage KYC/segmentation, sales-ops, partenariats CGP), faute de quoi le coût d’acquisition grimpera plus vite que la marge de distribution. Le positionnement « all-in-one » (agrégation + assurance-vie + privés via Finary One) oblige à orchestrer des parcours multicanaux dignes d’un cabinet de gestion de patrimoine moderne : lead scoring, démonstrations guidées, closing humain pour les tickets élevés, et partenariats d’apporteurs.

Post-levée, que dit l’acquisition d’Affluent sur la feuille de route IA/produit ?

Le mouvement tactique, deux semaines après la levée, est le rachat d’Affluent (planning financier pro). Traduction opérationnelle : intégration accélérée de briques data/IA dans les modules de projection patrimoniale et d’allocation, et montée en gamme vers des cas d’usage « banque privée » (diagnostic, scénarios, reporting multi-dépositaires). Pour un CGP, cela signifie l’arrivée de standards UX plus élevés côté clients finaux et une pression accrue sur la valeur du rendez-vous (moins d’effort de collecte, plus d’analyse, plus de pédagogie). Pour Finary, c’est un raccourci de build et un pas de plus vers des offres « private equity CGP » packagées avec souscription fluide.

« Révolution banque privée » : opportunité ou banalisation de l’offre ?

Le bénéfice évident est la démocratisation d’outils jadis réservés aux banques privées (vue consolidée temps réel, souscription en ligne, planification data-driven), ce qui force les réseaux traditionnels à rattraper leur dette technologique. Le risque miroir est la commoditisation : si tout le monde propose le même étalage produits (AV, ETF, privés, crypto), l’avantage revient à celui qui maîtrise rythme d’itération produit, distribution, et confiance réglementaire. C’est ici que la présence d’Axel Weber compte : son ADN « recentrage UBS sur le wealth » rappelle que le métier se gagne par l’exécution (process, risque, conformité, qualité de conseil), pas par le seul vernis technologique.

« Révolution banque privée » : quels impacts concrets pour un cabinet de gestion de patrimoine ?

Le point clé pour un conseil patrimonial indépendant est la spécialisation. Face à une plateforme « généraliste premium », un cabinet gagnant choisit soit l’hyperspécialisation (segments niches, fiscalités complexes, dirigeants/transmission, immo club-deal), soit l’orchestration d’un parcours hybride (deal-flow privés, allocation pilotes, pilotage de la complexité familiale) où l’humain fait la différence. L’autre levier est la co-distribution : utiliser les rails d’un acteur comme Finary comme canal (API, référencements, flux) plutôt que comme concurrent frontal. Les outils IA intégrés côté client rehaussent la barre : vos livrables doivent passer de « pdf » à « démonstrations » interactives.

FAQ – « révolution banque privée » : quelles preuves tangibles ?

Les preuves tangibles sont (1) l’alignement d’investisseurs opérateurs de la fintech/infra paiement et de figures du wealth, (2) des métriques d’usage et de rentabilité publiées, (3) une exécution M&A pro-produit directement après levée. Ensemble, ces signaux sont plus rares que les annonces marketing habituelles et dessinent un changement d’échelle crédible.

Bloc actionnable

  1. Positionnement. Formalisez une « thèse différenciante » en 140 mots sur votre cabinet : segment client, problème patrimonial, actifs de conviction, preuve d’exécution (au moins 2 cas).
  2. Parcours. Cartographiez votre funnel comme un SaaS : source de leads, preuve produit (démo de calculs/allocations), offre d’entrée (audit à prix fixe), offre cœur (mandat), offre premium (privés/club-deal).
  3. Partenariats. Évaluez une stratégie « coopétition » : API, co-marquage, ou apporteurs réciproques avec 1 plateforme « révolution banque privée » pour réduire votre CAC (test 90 jours, KPI : taux de conversion lead→rendez-vous→AUM).
  4. Qualité de conseil. Normalisez un livrable « plan patrimonial augmenté » (tableaux de scénarios, stress tests, checklist conformité, note de risques) et entraînez-vous à le présenter en 12 minutes chrono.